■■ La famille
ES RELATIONS AVEC LES ENFANTS comme avec les parents, voilà un peu plus de trente-six ans qu'il m'est donné de les vivre. Évolution importante, parfois difficile.
J'enseigne en primaire, dans une école catholique qui — sur ses dernières an-
L nées — a vu son nombre de classes et d'élèves quasiment doubler. De petite
école familiale, il a fallu s'adapter à une autre dimension et à des contingences
insoupçonnées. Par exemple, il est difficile de rencontrer ses collègues ou d'apprendre à connaître les enfants lorsque les récréations ne peuvent avoir lieu qu'en horaire décalé. Puis, travailler en équipe à six, huit, ou à quatorze, avec des différences accrues d'autant, n'a rien de comparable.
Située à Évry — ville nouvelle de la Région parisienne — notre école reçoit des élèves de
la maternelle au CM2, soit environ 350 enfants. Ouverte à tous, elle s'efforce d'accueillir chacun tel qu'il est : race, religion, conditions familiales.
Il faut beaucoup parler beaucoup écouter, et maintenir le cap
Avec mes élèves — vingt-six garçons et filles de CM2 — les relations se tissent au long
des jours. Sur la défensive au moment de la rentrée, un mélange de confiance, de respect, d'autorité, de rigueur tant dans le travail que dans les jeux ou le comportement s'établit entre nous. Il faut beaucoup parler, beaucoup écouter, mais toujours maintenir le cap. La justice est un mot qui revient sans cesse et dont il faut essayer de faire percevoir toutes les nuances en fonction des situations de chacun. Les échanges — lors d'un problème, par exemple — peuvent avoir lieu en grand groupe, sous forme de débat, pour mettre les cho-ses à plat.
Il m'arrive aussi fréquemment d'avoir d'autres types de rencontres où seuls les quelques
enfants concernés sont réunis. Ils peuvent se clore par des décisions ou sanctions toujours motivées, reconnues et plus ou moins bien acceptées.
J'aime aussi leur proposer, souvent à l'heure du déjeuner, des rendez-vous pris à leur ini-
tiative ou à la mienne pour parler, à deux, de ce qui nous préoccupe, pour réfléchir ensem-ble, installés face-à-face, comme dans un salon. Temps forts qui permettent souvent de mieux se connaître, mieux se comprendre, mieux se dire.
Certains ont à vivre des situations familiales complexes, douloureuses, d'autres semblent
presque trop privilégiés, surprotégés.
Je suis souvent étonnée, parfois inquiète ou émerveillée de voir l'importance de l'in-
Inquiète du ton et du vocabulaire avec lesquels ils s'expriment, inquiète de ce qu'ils exi-
Émerveillée de leur ténacité, de leur persévérance pour parvenir à leurs fins. Admirative de leur capacité à vivre en classe comme si tout allait bien, même si ça va
vraiment mal à la maison. Admirative de la dignité qui est la leur dans ces périodes-là, de leur simplicité à dire ce qui les fait souffrir.
■■ La famille
Lors de la réunion de début d'année, j'exprime aux parents mon souhait de les rencontrer
pour faire le point deux ou trois fois, même brièvement, même si ce n'est que (!) pour dire que tout va bien. mais c'est aussi tellement important !
Reçus sur rendez-vous, j'accueille les parents avec leur enfant : il est au cœur de notre
échange. La plupart du temps, c'est lui qui est amené à dire ce qu'il pense de sa place dans la classe, de son travail, ses difficultés, ses progrès, ce qui l'ennuie, le gêne, ce qu'il aime ou aimerait. C'est à partir de là que s'approfondit le dialogue avec les parents, que d'autres aspects peuvent être abordés, des réactions mieux comprises, des rails proposés.
Je ressens — chez les parents qui viennent me voir — un certain respect à mon égard
(probablement dû à mon âge !), une bonne écoute, rarement d'agressivité (en cela, je crois que j'ai beaucoup de chance).
Dès septembre, parents et enfants sont invités à prendre en compte un certain nombre
Les horaires doivent être respectés ; les enfants peuvent venir dans la classe dès leur ar-
rivée dans l'école : je les y accueille, suis disponible ; ils s'installent et s'occupent tranquille-ment (lecture, dessin, bavardages.) à condition que le niveau sonore n'atteigne ni ne dé-passe celui du fond musical.
Je ne reçois jamais les parents à ce moment-là, sauf pour une brève communication :
Les journées sont longues, certaines plus rudes que d'autres, et les visites-surprises des
parents à la sortie peuvent entraîner des réactions un peu vives de ma part dont il faut es-sayer de ne pas me tenir rigueur.
Ma vie ne se réduit pas à l'école, même si j'y passe bon nombre d'heures et j'ai —
comme tout un chacun — le droit d'être prise ou pressée de partir.
Je suis disponible au maximum et m'efforce de faire coïncider les possibilités des uns et
des autres avec les miennes. Ces bases établies, certes un peu rigoureuses, tout se passe bien : nous avons tous besoin d'un cadre à l'intérieur duquel évoluer tranquillement.
Exigeante pour le travail, le rythme, la politesse, la discipline. apparemment sévère,
j'aime aussi les moments de détente, d'humour, de franches rigolades. Quelques expres-sions imagées et personnelles, des jeux de mots, l'humour favorisent la décompression après des moments plus intenses. « Avec vous, il faut s'attendre à tout », m'a déclaré Ber-nard à la suite d'un piège dans lequel il était le seul à être tombé et dont nous avons tous beaucoup ri. Belle spontanéité que n'entachait aucune arrière pensée.
Ainsi va la vie, au jour le jour, dans cette vieille école Sainte-Mathilde où je suis depuis
vingt-sept ans et où, pour moi, comme j'aime à le dire et redire aux enfants « Tout homme est une histoire sacrée, l'homme est à l'image de Dieu ».
Claude ÉBRARD Brunoy (Essonne)
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